lundi 2 novembre 2015

HAITI: LES ELECTIONS DU 25 0CTOBRE : POLITICIENS VS TECHNICIENS

Les élections en Haïti font raviver les passions dans tous les camps. C’est le moment où tout se mélange : infos et intox, propagandes et rumeurs, anecdotes et bizarreries, etc. Certaines personnes semblent oublier que le processus électoral comprend trois étapes : la campagne, le scrutin et la publication des résultats. Techniquement la tenue des élections dans un pays démocratique devrait être un exercice simple qui reflète la maturité et la capacité des acteurs politiques. En Haïti par contre la politique est tout sauf une science, car les politiciens haïtiens ont une singularité de faire des tours de prestidigitation avec la Res Publica.



La journée électorale du 25 Octobre a été ovationnée par plus d’un. Les compliments et satisfécits se déversaient comme une pluie battante. Ces élections étaient considérées comme la preuve vivante de la maturité populaire. Moins de 24 heures plus tard ceux qui tenaient des propos élogieux en faveur du scrutin commencent par nuancer leur discours et crier haro sur le suffrage. Certains parlent même de hold-up électoral, à les entendre parler, on dirait que la journée du 25 Octobre est pire que celle du 9 Aout dernier. Le champagne de la victoire s’est vite transformé en tisanes amères, car après l’épopée c’est la tragédie ou plus précisément la tragicomédie. Pourquoi ce soudain revirement de la part des acteurs politiques ?



Parmi les 54 candidats à la présidence, il y en a un qui est considéré comme une offense à la démocratie. Ce préjugé a tellement pris de proportion que certains candidats oublient même les principes élémentaires du marketing en faisant à leur manière la promotion de ce candidat indésirable. Enfin les politiques ne semblent pas tirer leçon des élections de 2010, où la mauvaise publicité constituait un vecteur pour faire attirer l’attention des électeurs sur la proie au lieu du prédateur. C’est l’effet pervers de la publicité, bonne ou mauvaise, elle fait toujours la promotion du produit auprès du public. J’ai entendu sur les ondes la radio SCOOP des candidats à la présidence et surtout pas des moindre qui critiquent le consultant politique Antonio Sola comme responsable du succès de son client. Quand j’écoute avec amertume un politicien doué d’un titre de politologue de surcroit jeter son aversion sur un technicien dont la seule attribution est de satisfaire son client par des résultats escomptés, je comprends vite fait pourquoi notre pays se trouve dans cet état. Les ténèbres intellectuelles assombrissent le peu de lumière qui pouvait éclairer notre peuple qui cherche son chemin à travers les grandes nations.



Antonio Sola est un consultant politique avec une expertise en stratégie électorale, son travail consiste à dessiner un plan de campagne efficace pouvant permettre à son client de remporter les élections. Fort souvent en Haïti, on dit que les professionnels venant des grandes universités de sciences politiques ne peuvent pas donner de résultats comme si la politique haïtienne était un mystère indéchiffrable dénoué de toute formule rationnelle et mise en valeur par des études et des théories. La majorité des candidats haïtiens en période de campagne pensent à se faire entourer de politiciens et négligent la compétence des techniciens. Dans le cas d’Antonio Sola, il faut penser à ne pas faire de tout bois mais de repenser la stratégie de promotion dans les campagnes électorales.
Examinons les travaux d’Antonio Sola comme technicien électoral et ceux des candidats entourés par une pléiade de politiciens. Comme dans le marketing commercial une campagne électorale dépend de la relation de l’offre et de la demande, ainsi le marketing mix politique applique la théorie des 4P.



 Analysons :
Le produit ou le programme du candidat doit être simple, claire, concis, réalisable et mémorable. Le message des autres candidats est axé sur le client de Monsieur Sola au lieu d’exposer leur propre programme afin de mieux courtiser l’électorat. Certains penseront que le marketing politique consiste uniquement à faire hisser de grands panneaux de publicité, distribuer des t-shirts et des cartes ou placarder des affiches, cependant le véritable marketing politique comprend l’étude et la segmentation de l’électorat, le discours et l’image du candidat, les canaux de communication, etc.
Le prix ou le vote des électeurs, cela revient à la qualité du produit pour accepter le prix. En termes clairs, pour que les électeurs puissent aller déposer leur bulletin, il faut qu’ils se sentent convaincus par le programme et la personnalité du candidat. Antonio Sola a appris à son client l’importance et la subtilité de l’exigence des électeurs. Le technicien applique son savoir tandis que les politiciens crachent les mots sans aucune forme de rationalité. Pour insister la population à voter en leur faveur, les candidats ne trouvent de meilleures formules que de tirer à boulet rouge sur le client de la firme Sola.



La place ou les lieux de meeting, c’est le moyen qui crée le plus de proximité entre le candidat et les électeurs. C’est le moment idéal pour faire comprendre à la population le programme et la vision du candidat. Pendant que le client d’Antonio Sola expose au public les grandes lignes de son programme dans les débats médiatiques, les grands rassemblements, les réunions privées, ses adversaires ne font que le critiquer. Il constitue la toile de fond de leur vision politique. A la moindre occasion c’est une mise en garde adressée à la nation. Ceux-là oublient que l’interdiction crée la curiosité. C’est le prix fatal de la communication, la mauvaise publicité est une publicité.
La promotion ou la campagne électorale, c’est l’ensemble des canaux qu’un candidat utilise pour faire passer son message et vendre son image. Cela s’étend sur une période donnée suivant le décret électoral. Le client de la firme Sola est sorti de l’anonymat politique pour occuper une bonne place dans le classement des meilleurs candidats grâce aux moyens technologiques mis à sa disponibilité par le marketing politique.



Conseils aux Candidats
Une campagne électorale fait partie d’une science dynamique qui utilise les nouvelles technologies de l’information et de la communication. Le succès de tous les grands hommes et femmes politiques dépend des techniciens et non des politiciens aux discours taquins et lassants. Au lieu d’attiser de la haine à l’encontre de monsieur Antonio Sola, les partis politiques doivent se faire accompagner par des firmes de consultants politiques pour mieux élaborer et planifier leurs campagnes électorales. Le mythe traditionnel est tombé, le mariage de la politique et de la technologie est inévitable. Antonio Sola fait son travail donc il reste aux politiciens et politiciennes de faire le leur. Acta non verba. Une campagne électorale de nos jours est de l’apanage des professionnels, le temps des engueulades politiques est bel et bien révolu. Les politiciens qui s’acharnent contre Antonio Sola sont en train de créer un dieu aux pieds duquel ils rêvent tous de prosterner un jour. Finalement l’étroitesse de leur esprit à l’égard du consultant donne raison à Napoléon Bonaparte quand il a affirmé : « la hauteur d’un homme ne se mesure pas de la tête aux pieds mais de la tête au ciel ».



Dr Evenson J. McCallow
Consultant Politique
CEO of Calloway Consulting
Membre de International Association of Political Consultants
Représentant en Haïti des firmes LCB (France) et Manhanelli (Brésil).

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