Le groupe des candidats à la Présidence engagés dans le processus électoral, communément appelé Groupe des 8 (G-8), prend acte de la publication du rapport de la Commission Indépendante d’Evaluation et de Vérification Electorale (CIEVE).
Le G-8 note que la Commission confirme que l’organisation des élections de 2015 a été un immense gâchis, une vaste opération de crime électoral planifié de main de maître, sans aucun égard pour le peuple haïtien, les partis politiques, les candidats et les électeurs.
Le G-8 note que la Commission a abouti à la conclusion générale que « Le nombre de votes irrétraçables, (628,000 votes, soit 40% des votes valides), est plus élevé que le nombre de votes obtenu par le candidat placé en tête de liste selon les résultats du CEP, plus élevé que le nombre de total de vote obtenu par le deuxième et le troisième candidat, et plus élevé que l’écart entre le premier et le cinquième candidat. De plus, en appliquant certains critères définis par la CIEVE en fonction de l’article 171.1 du décret électoral, la situation devient encore plus grave car le pourcentage de votes valides se réduit à 9% du total des votes ».
Le G-8 relève que ce constat a conduit la CIEVE à la recommandation générale suivante : « Conformément au mandat de la CIEVE consistant, pour l’essentiel, à épurer le processus dans le but d’y rétablir la confiance des acteurs politiques, elle recommande la reprise du processus, tout en prenant les dispositions qui s’imposent pour garantir le respect du droit de vote des citoyens et celui des candidats (droit de se faire élire) ».
Le G-8 croit que des sanctions exemplaires devront être prises pour que cela ne se reproduise plus. « Les instances compétentes doivent approfondir les informations et agir en conséquence, conformément à la loi. (Décret électoral : articles 195, 195.1, 201.1, 206, 211, 211.1, 212, Code Pénal “ pour reprendre une recommandation spécifique de la CIEVE.
Le G-8 pense que la CIEVE aurait pu faire mieux.
Le G-8 estime que l’application de telles recommandations aurait été facilitée, pour le bien de la Nation, par la solution de sortie de crise passant par la Cour de Cassation comme il l’avait soutenue.
Le G-8 se demande pourquoi à la présentation du rapport, le président de la Commission a réduit les cas de fraudes aux seules élections présidentielles contrairement aux conclusions du rapport.
Le G-8 en appelle aujourd’hui à un compromis politique historique impliquant les trois pouvoirs de l’Etat, les acteurs de la société politique, de la société économique et de la société civile avant le 14 juin 2016 pour éviter que le pays ne sombre dans le chaos et l’anarchie.
Plus que jamais Uni et Solidaire, le G-8 renouvelle sa volonté de tout entreprendre, dans le cadre de la loi, pour faire respecter la volonté populaire.
Fait à Port-au-Prince, le 31 mai 2016
Pour le G-8 :
Samuel MADISTIN
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